Votre travail est-il vraiment en accord avec vos valeurs ?
On chante ici et là que le monde perd ses valeurs, voire n’en a plus ! A entendre et à accompagner mes clients, dont pas mal de dirigeants, la problématique des valeurs est bien souvent au centre de leurs difficultés avec une question existentielle : « Mais qu’est-ce que je fous là ! »
Encore un nouveau mal !
La récurrence de cette inquiétude ne repose pas uniquement sur ma perception : cette difficulté porte un nom : le brown-out. Il est décrit dans Le Paradoxe de la stupidité en entreprise d’André Spicer : ce livre explique comment le monde du travail peut s’enfermer de plus en plus dans ce qui est « douteux, absurde et franchement idiot » afin de promouvoir l’image et la marque !
Evidemment, cette maladie s’inscrit dans la continuité du burn-out (avec la surcharge de travail) et du bore-out (l’écartement par l’ennui). Et l’ensemble définit, malheureusement et de manière toujours plus dense, le mal-être au travail.
Pour le salarié, le brown-out (la baisse de tension) est ressenti par l’incompréhension de son job, la découverte d’un non-sens face à sa propre mission, la confrontation à des tâches inutiles voire aberrantes… Les cadres et salariés perçoivent le « côté obscur de la force » par le décalage entre leurs convictions et l’absurdité de ce qu’on leur demande de faire. Résultat, l’échelle des symptômes est claire : questionnement sur sa propre légitimité, démotivation, désintérêt et angoisses dépressives.
Le brown-out nait ainsi du mensonge (« communiquer dans la transparence » avec la commande d’embellir ou d’estomper les chiffres indélicats de l’entreprise), de la vénalité (lorsque des ingénieurs doivent programmer la durée et la mort des produits), de la malhonnêteté (quand un cadre orchestre les licenciements économiques alors que le groupe a des moyens), de l’opportunisme (lorsqu’un produit devient « bio » uniquement pour l’image) … Vous l’aurez compris, ce sont ces décalages qui font mal. De plus, pris par le rythme du travail, la découverte du paradoxe peut surprendre d’un coup, tout en culpabilisant lorsque l’on se sent « complice » de ces abérations. Le brown-out apparait et frappe alors comme un boomerang que l’on n’a pas vu revenir.
Que faire face à une telle situation ?
Au niveau de sa propre entreprise, la question peut être mise en débat par vos questions, votre inquiétude. C’est déjà un moyen de se rapprocher de ses propres valeurs en sortant du non-dit. Evidemment, vous pouvez toujours demander à changer de poste ; cette solution a des limites si l’entreprise n’entend pas le fondement de votre raisonnement : d’une part votre nouveau poste risque d’être tout autant concerné par la problématique et la poursuite de votre ancienne fonction par un collègue ne vous réconciliera pas avec le projet d’entreprise.
Vous pouvez également vous inscrire dans un détachement « positif » : faire abstraction de ces incongruités et considérer votre travail comme un moyen de gagner votre vie. Attention, cette démarche peut aussi vous ronger discrètement et sournoisement. Pour cette option, il peut être opportun de consulter un psychologue du travail qui vous aidera à ne pas culpabiliser sur ce qui ne dépend pas de vous.
Vous pouvez également changer d’entreprise. Si cette option peut paraître difficile – et elle l’est – elle a tout de même des effets intéressants. A condition de trouver un autre job, cette solution vous libère car vous vous êtes conduit de manière authentique. Quant à l’entreprise, vous lui envoyez un message fort qui la gêne. Lorsqu’elle aura reçu plusieurs alertes de ce type, il est possible qu’elle envisage de rectifier sa copie.
Et si vous osez faire le grand saut…
Quant à la difficulté du changement, la crainte de la reconversion… nous pouvons en parler ensemble. N’hésitez pas à me contacter et à partager votre souci. Nous travaillerons alors sur ce qui fait sens pour vous et je vous accompagnerai dans ce projet d’accomplissement (qui est aussi une magnifique valeur !)
A très bientôt.