Le travail comprend un paradoxe…
Dans un article intitulé « L’expérience optimale dans le travail et les loisirs », Mihaly Csikszentmihalyi et Judith Lefevre montre que les gens préfèrent généralement les distractions à leurs activités professionnelles, ce qui ne surprendra personne. Mais ils ont aussi fait une découverte : on traverse davantage « d’état de flux » au travail – le flux étant la sensation « d’être dedans », entièrement « à ce qu’on est en train de faire », et par la même occasion « au top », ou en phase dite de « performance optimale », ce qui nous conduit à cette fameuse « expérience optimale ».
Ce paradoxe (préférer les loisirs alors que c’est au travail qu’on vit ses expériences optimales) est aussi curieux que révélateur. Il laisse entendre que nos préjugés contre le travail, la tendance à assimiler effort et souffrance d’un côté, loisirs et plaisirs de l’autre, sont si profondément enracinés en nous qu’ils déforment notre perception de ce que nous vivons réellement. Si on associe systématiquement des attributs négatifs à ce qu’on vit au travail en raison d’un simple réflexe acquis, on limite singulièrement son potentiel de bonheur car, pour être heureux, il ne faut pas seulement vivre des expériences positives, mais aussi les évaluer comme telles.
Êtes-vous toujours capable d’apprendre à considérer ce que vous vivez,
dans le cadre de vos études ou de votre travail comme un privilège ? Et d’y prendre plaisir ?
Connaissez-vous des gens qui incarnent le travail vécu comme plaisir ?
TENTEZ L’EXPERIENCE…
S’inventer un programme éducatif
Les individus les plus heureux, ceux qui réussissent le mieux, apprennent tout au long de leur existence, posent sans arrêt des questions et s’émerveillent en permanence devant ce qui les entoure. Où que vous en soyez dans votre vie, que vous ayez 15 ou 115 ans, que vous soyez étudiant ou que travailliez dans le même bureau depuis 25 ans, inventez votre propre programme éducatif.
Il faut qu’il tienne compte de votre développement personnel, mais aussi professionnel. Dans chacune de ces deux catégories, engagez-vous à acquérir des connaissances enrichissantes aussi bien pour votre présent que pour votre avenir. Réservez toujours un même moment de la journée à ce programme auto-éducatif. Par exemple, engagez-vous sur un temps de lecture journalier, cherchez un mentor qui vous inspire confiance est invitez-le à déjeuner ou encore pensez à votre formation continue.
Réfléchissez au rapport qu’entretiennent ces deux types d’activités, privée et professionnelle. Avez-vous vécu des expériences agréables dans l’un et l’autre domaine, et les deux se recoupent-ils ? Le cas échéant, pouvez-vous isoler un thème commun au « travail» et au « plaisir» que vous trouvez positif ?
Et si votre motivation au travail demeure toujours délicate…
Psychologie HS n°44, page 40