La récupération
Nous avons fondamentalement besoin de nous faire plaisir, de nous distraire, mais en exerçant notre libre arbitre nous choisissons de ne pas en tenir compte, de surmonter notre instinct, d’aller contre notre nature. Nous voulons croire que nous pouvons repousser indéfiniment nos limites, que, de la même manière que la science produit des machines toujours plus performantes, rapides et fiables, nous sommes capables d’affûter nos aptitudes en modifiant notre constitution. Nous adhérons à une vision « non-contraintes » de la nature humaine et, logiquement, nous tentons de nous entraîner à avoir toujours moins besoin de temps morts, en dormant moins, en nous reposant moins, en ne nous arrêtant jamais – c’est-à-dire en repoussant constamment nos limites. Pourtant, que cela nous plaise ou non, ces limites existent, et si nous continuons à mépriser les exigences de notre nature, à nous maltraiter, nous finirons par en payer le prix – individuellement et collectivement – au niveau sociétal.
La recrudescence de troubles mentaux, nous pousse vers « un meilleur des mondes » à la Huxley. Pour inverser la tendance, et au lieu d’écouter les publicitaires qui nous promettent toujours la pilule du bonheur qui améliorera notre performance, il nous faut nous remettre à l’écoute de notre nature et en découvrir les merveilleuses ressources. Les trois échelles de récupération réussissent souvent aussi bien que la psychiatrie mais avec des moyens naturels.
Bénéficiez-vous d’un temps de récupération suffisant ?
Prenez-vous assez de temps de repos pendant la journée ?
Dormez-vous assez longtemps la nuit ?
Prenez-vous un jour de congé par semaine ?
À quand remontent vos dernières vacances ? Quand les prochaines sont-elles prévues ?
TENTEZ L’EXPERIENCE…
Tirer les leçons du passé la plus profitable
Racontez-vous par écrit une époque – qui a pu durer d’un mois à un an – où vous vous êtes épanoui au travail et où, par rapport à d’autres moments de votre vie, vous avez éprouvé plus de satisfaction, vous vous êtes senti plus créatif, plus productif. Si vous ne travaillez pas depuis assez longtemps pour cela, ou si vous ne vous rappelez rien de tel, décrivez une autre période d’épanouissement – pendant vos études, par exemple.
Dans ce que vous faisiez, qu’est-ce qui a provoqué cette plénitude ? Sous quelle forme se présentaient vos phases de récupération ? Avec qui travailliez-vous ? Et surtout, quelles leçons pouvez-vous tirer de ce que vous faisiez en ce temps-là, en quoi ces leçons s’appliquent-elle à ce que vous faites en ce moment, ou àce que vous vous apprêtez à faire dans l’avenir ?
Toujours par écrit, engagez-vous à respecter d’éventuelles étapes à franchir afin de travailler avec certaines personnes ou dans un certain contexte susceptibles de faire ressortir le meilleur de vous-même. Inscrivez dans votre agenda vos séances de récupération (Cours de gym réguliers, sorties entre amis, vacances plus longues en famille…).
De même que vous examinez votre propre vécu, penchez-vous sur celui des autres, vos collègues de bureau, par exemple. Demandez-vous ce que vous avez à apprendre par rapport à ce que vous souhaitez réaliser et devenir, mais aussi par rapport à ce que vous voudriez éviter.
Et si ces questions vous intéressent aussi
pour des rituels professionnels… parlons-en !
Psychologie HS n°44, page 74