Entretenez l’activité physique !
De plus en plus de recherche dans le domaine de la médecine « Corps/esprit »(Ou « transversale ») prouve que l’exercice physique est bénéfique pour la santé mentale. Michael Babyak et ses collègues la faculté de médecine de Duke University ont montré, par exemple, que chez les grands dépressifs, on obtenait la même amélioration avec une demi-heure d’exercice, trois fois par semaine, qu’avec un traitement par médicaments. De plus, les patients sous antidépresseur avaient quatre fois plus de risques que les autres de rechuter en fin de traitement.
Faut-il en conclure que l’exercice est équivalent au traitement ? Pas tout à fait. Disons plutôt que l’absence d’exercice équivaudrait à la prise d’un médicament « dépresseur ». On a besoin de se dépenser et quand ce besoin reste insatisfait, on le paie. Nous ne sommes pas faits pour rester toute la journée assis sans bouger devant un écran d’ordinateur ou dans une salle de réunion. Nous sommes faits pour courir après l’antilope qui va constituer notre repas, nous enfuir à toutes jambes devant le lion qui veut faire de nous son repas… Quand on ne fait pas d’exercice, on contrarie un besoin physique ; et, quand on contrarie un besoin – que ce soit en vitamines, en protéines ou en exercice physique –, on finit toujours par le payer. Selon John Ratéy, professeur de psychiatrie à la faculté de médecine de Harvard : « en un sens, pour les psychiatres, l’exercice physique est le traitement rêvé. Il soulage l’angoisse, les attaques de panique et le stress en général, qui est en rapport étroit avec la dépression. De plus, il provoque la libération de neurotransmetteurs tels que la noradrénaline, la sérotonine et la dopamine, qui présentent de grandes similitudes avec les traitements médicamenteux auxquels nous avons très souvent recours. Faire ponctuellement de l’exercice équivaut à prendre un peu de « psychotropes » et un peu de « psychostimulants » au bon moment et avec le résultat escompté. »
On peut encore ajouter, en plus des effets secondaires potentiellement positifs sur l’amélioration de l’image de soi, le sommeil, l’activité sexuelle et le fonctionnement du cerveau : un accroissement de la durée de vie et un renforcement du système immunitaire. Qu’on souffre de dépression ou qu’on souhaite simplement être plus heureux, on aurait tous intérêt à faire plus souvent usage de cette « drogue miracle » tout à fait naturelle.
Toutefois, soulignons que l’exercice physique n’est pas pour autant la panacée. Parfois les médicaments s’imposent – tous les cas de dépression ou de troubles anxieux ne peuvent pas se soigner d’une façon aussi simple, et certaines personnes seront mieux soulagées par des antidépresseurs ou des anxiolytiques que par la dépense physique.
Comment vous sentez-vous après avoir fait des exercices ?
Quel est le sport qui vous procure le plus de plaisir ?
TENTEZ L’EXPERIENCE…
Bougez !
Engagez-vous à accomplir un rituel à base d’activité physique, en vous imitant aujourd’hui même. Ce mois-ci, vous pourriez, par exemple, commencer par marcher 10 minutes par jour trois fois par semaine. Le mois prochain, vous pourrez rallonger votre temps d’exercice jusqu’à parvenir à trois quarts d’heure d’affilée quatre fois par semaine. Écrivez donc à quoi vous vous engagez pour les six mois avenir. Ils ne serait peut-être pas inutile de demander à un ami ou à un membre de votre famille de s’embarquer avec vous dans ce rituel, ce qui augmentera de manière significative la probabilité que vous alliez jusqu’au bout.
Et si ce genre de propositions, organisées dans votre entreprise, devenait une réponse
pour la qualité de vie au travail ?… Parlons-en !
Psychologie HS n°44, page 38