Collaborer avec un collègue que l’on n’aime pas
C’est triste à dire, mais vous ne supportez plus tel ou telle collègue.
Est-ce grave ? Oui, parce que votre vie professionnelle et votre bien-être en pâtissent. Mais c’est pas non plus désespéré. Voici le mode d’emploi pour y remédier en douceur.
Éviter les comportements stériles
L’open space est rempli de nuisances diverses et variées qui peuvent, à la longue, vous pousser à bout. Mais que ce soit untel qui vous raconte sa vie tous les matins ou unetelle qui vous parle trop mal à votre goût, ne cédez par à la tentation d’attaquer ces collègues gênants. « Vous vous en mordrez les doigts et, chaque fois que vous les verrez, vous serez taraudés par la culpabilité et les remords ».
Malgré tout, ce n’est pas une raison pour ne rien faire.
En effet, le mode passif, qui consiste à se taire et à encaisser les coups, ne vaut guère mieux. Non seulement ce comportement est inefficace, mais il ne peut qu’encourager les importuns à poursuivre.
Un conflit résulte souvent d’une méconnaissance de soi
et de ses rapports avec les autres.
Se connaître soi-même et les autres
Une mise au point s’impose. Mais pas forcément celle que l’on imagine. Chacun a une personnalité unique qui, parfois, se heurte à celle d’autrui. Pour y remédier, je vous invite à vous interroger sur votre propre personnalité avant de stigmatiser le collègue qui pose souci. Un conflit résulte souvent d’une méconnaissance de soi et de ses rapports avec les autres. La technique 4Colors (avec un test de personnalité) définit quatre types de profils (actif, influent, stable, organisé) qui permettent de comprendre notre façon de fonctionner.
Pour faciliter ses rapports professionnels, même si ce n’est pas dans votre nature, prenez quelques minutes pour vous intéresser à un collègue « empathique » très attaché aux rapports humains et vous veillerez à féliciter le « travaillomane » d’un tempérament perfectionniste. « D’un point de vue professionnel, c’est un formidable scanner de personnalités, confirment toutes les entreprises qui l’ont utilisé ! Lorsque l’on se connait mieux dans son approche comportementale et émotionnelle, on s’intègre plus facilement et même intuitivement dans son rapport avec les autres.
Se poser les bonnes questions
Pour résoudre ces conflits de manière constructive, Alexandre Dubarry prône la communication non violente. Pour commencer, il suggère de se poser cinq questions pour identifier le contour de la gêne :
- Quels sont les faits neutres et objectifs ?
- Qu’est-ce qui me dérange vraiment ?
- Comment ai-je fait jusqu’à aujourd’hui ?
- Qu’est-ce que j’aimerais obtenir ?
- Quelles possibilités s’offrent à moi ?
« Le meilleur moyen de ne pas entrer en conflit est véritablement de s’entraîner à exprimer les faits ou les éléments problématiques de la manière la plus factuelle et la plus objective possible. » Auteur du livre Comment dire à un collègue qu’il sent mauvais sous les bras ?, Alexandre Dubarry propose une méthode applicable même dans les situations les plus gênantes. Il s’agit ainsi de préparer une phrase d’accroche neutre et bienveillante. Exemple d’une entrée en matière possible : « Serais-tu d’accord pour aborder une question délicate qui me met un peu mal à l’aise ? » On pourra ensuite poursuivre, toujours sans asséner de jugement de valeur, en ajoutant : « C’est très subjectif, je sais, mais il se peut que je ne sois pas le seul à ressentir cette gêne… »
Et recadrer de façon productive
Tout peut se dire, à condition d’y mettre la forme. Les retards répétés ou le ton désagréable d’un collègue compromettent la qualité de votre travail ! Appuyez-vous sur la technique éprouvée du “DESC”, en quatre étapes, pour recadrer un collaborateur de façon efficace.
- On commence par lui Décrire des faits concrets, de la façon la plus neutre possible.
- Dans un deuxième temps, on Exprime face à lui ce que ce qu’on ressent face à cette situation. On introduit ainsi de la sincérité à la relation et on permet au collègue de mesurer l’impact de ses actions.
- Et pour que le reproche soit constructif, il s’agit de dépasser le problème rencontré et proposer une solution Spécifique : exprimer clairement ce que le collaborateur doit/peut modifier pour que le problème, et le ressentiment associé, disparaissent.
- Et on clôt la discussion en décrivant toutes les Conséquences positives que les deux parties peuvent attendre de son changement. »
Les relations de bureau, ça se travaille ! Commencez donc par apprendre à reconnaître votre famille comportementale et celle de ceux qui vous entourent ! La clarification de cette situation relationnelle vous soulagera autant qu’elle vous apportera des solutions confortables !