Candidats à l’Election Présidentielle : 12 pistes de réflexion pour ne pas passer à côté d’une niche de 46% d’électeurs.
L’avenir politique laisse vraiment un grand nombre d’électeurs pantois, dubitatifs et même atterrés ! Le phénomène n’est pas vraiment nouveau (mais il s’amplifie toujours !). Dans une enquête de CEVIPOF (Sciences Po) de janvier 2016, à la question « A votre avis, est-ce que les responsables politiques, en général, se préoccupent beaucoup, assez, peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme vous ? », 88 % des sondés affirment que les politiciens ne se préoccupent pas d’eux ! (42% peu, 46% pas du tout).
Réalité ou non, à ce niveau, ce n’est même plus la question ! Que fait-on d’une telle perception ? Et pourtant les politiciens continuent et certainement accentuent leurs habituelles méthodes de séduction et d’apparence, sans se préoccuper de ce ressenti violent et conséquent qui alimente l’abstentionnisme et surtout le vote blanc. Lisez bien ce qui suit : selon une étude IFOP de décembre dernier, « [si le vote blanc] était considéré comme un suffrage exprimé, la présidentielle 2017 en serait bouleversée avec une montée immédiate du vote blanc : 25% des sondés voteraient blanc au 1er tour de la Présidentielle 2017, plaçant ainsi le vote blanc parmi les toutes premières forces politiques du pays ». Et ces chiffres ne tiennent pas compte de l’abstentionnisme. On peut comprendre que, face à un tel risque de désaveu, les politiciens ne soient pas pressés de modifier les textes concernant la reconnaissance du vote blanc ! Lors des dernières modifications législatives de 2014, la loi prévoit d’effectuer désormais un comptage distinct entre les votes blancs et les votes nuls… sans les comptabiliser dans les votes exprimés alors que 83% des Français attendent cette prise en compte. Ainsi, selon la même enquête, les votes nuls, blancs et l’abstentionnisme représenteraient entre 30 et 46% des intentions de vote.
Stopper le conflit de confiance
Clairement, cette réalité marque une réelle rupture et même une forme de conflit face au monde politique. Les politiciens peuvent raisonnablement s’interroger sur la méthode qui leur permettrait de revenir vraiment dans la proximité de leur électorat. La crise de la démocratie n’est pas tant dans la désapprobation des institutions ou le rejet d’un système que dans la méfiance croissante à l’égard du corps politique, toutes tendances confondues.
Je travaille sur l’accompagnement de dirigeants (d’entreprises) face à leurs problèmes et leur isolement et c’est en ce sens que je me permets d’apporter ces conseils à nos responsables politiques afin qu’ils commencent par le commencement : rétablir leur crédibilité et conquérir la confiance de l’électorat.
Voici 12 pistes de réflexion pour nourrir la confiance citoyenne !
- Servir une cause plutôt que de développer une stratégie personnelle témoigne davantage d’une volonté dévouée (cela passe par les principes d’association et de partage du travail entre pairs).
- 100 électeurs donnant un euro valent plus qu’un donateur de 300 euros.
- Faire preuve de bienveillance : témoigner de sa compréhension des difficultés par une empathie réelle qui se différencie de l’hyper communication.
- Un programme politique élaboré à partir des réunions publiques (réalité citoyenne) sera plus crédible que 150 propositions écrites au siège d’un parti (visée électoraliste).
- Un échange sincère avec un électeur non convaincu voire opposé est plus pertinent pour comprendre les positions de l’Autre et mesurer en quoi les propositions de campagne sont ou non pertinentes. Ecouter plutôt que justifier sa solution idéale.
- Élaborer un plan d’action précis, clairement explicite, compréhensible, justifié, réalisable et planifié pour 5 actions prioritaires sera plus efficace que 20 propositions merveilleuses et magiques… Et c’est là qu’un coach peut être utile !
- En quoi les shows politiques décriant les adversaires servent-ils réellement une cause politique ? Et pourquoi ne pas reconnaître clairement les bonnes idées d’un adversaire en l’admettant et en y souscrivant concrètement ? Reconnaître la compétence de l’autre est une force… de rassemblement.
- Les impostures et attaques sur la dignité de l’adversaire, après avoir excité tout un chacun, ne servent absolument personne.
- L’exemplarité, la congruence du discours et la cohérence forgent le socle de la confiance.
- Expliquer, partager pour témoigner d’une réelle intention « à faire de son mieux » est plus honnête que de promettre l’impossible.
- Affirmer, admettre une faiblesse, témoigner d’une flexibilité et démontrer la stratégie pour y faire face est plus rassurant qu’un héros à mille promesses.
- Présenter le cheminement plutôt qu’une seule finalité.
Il est intéressant de considérer que ces conseils aux politiciens sont finalement assez proches de ceux que l’on donne aux nouveaux managers face à l’évolution sociale du travail : le manager devient désormais davantage un accompagnant qu’un chef distribuant le travail et il doit gagner la confiance de ses collaborateurs.
Les politiciens n’auraient-ils pas perçu le changement de contexte ? Ils prennent alors un risque et je les renvoie au plus vite à l’incontournable considération du contexte de situation pour conduire un projet. Imprégnez-vous de pyramide de Dilts !
Quant à ces 12 principes, ils pourraient constituer une charte d’engagement de campagne pour chaque candidat. Et je m’engage à aider ceux qui le veulent !