5 conseils au nouveau chef d’équipe
Être parachuté nouveau chef d’une équipe existante n’est pas une mince affaire. Alors pour éviter les faux pas, suivez le guide.
J’ai eu plusieurs fois la responsabilité de conduire des équipes, que ce soit dans mon activité professionnelle ou dans les engagements associatifs. Ces différentes expériences m’ont fait comprendre que le succès dépendait le plus souvent de la capacité à être vraiment ouvert à l’apprentissage, à communiquer ouvertement et avec sincérité, et in fine, à passer à l’action dès que l’on sait dans quelle direction doit avancer l’équipe.Voici quelques partages.
1 – Communiquer et communiquer encore !
Quand un nouveau visage apparaît à la tête d’une équipe, cela crée généralement une certaine nervosité. Tout le monde cherche à savoir ce que vous allez vouloir changer et quelle orientation vous comptez donner à l’équipe. C’est à ce moment qu’émerge, consciemment ou non, la résistance au changement. Soyez aussi ouvert et transparent que possible sur vos intentions, et dévoilez les aussi vite que possible. Vous pouvez commencer par esquisser un plan d’action à 30 jours. Même si vous n’avez pas encore d’avis établi concernant le business en lui-même, vous pouvez dire à vos collaborateurs ce que vous souhaitez étudier et évaluer. Plus vous serez ouvert, plus les membres de l’équipe se sentiront libres de se montrer, eux aussi, sincères et spontanés. Votre stratégie ne sera peut-être pas encore clairement définie, mais vous pourrez déjà parler de vos valeurs, de vos priorités, et faire part de vos observations.
2 – J’ai quelques questions à vous poser…
J’avais adopté la règle suivante : durant mes trente premiers jours comme responsable, la moitié des phrases que je prononçais devaient se terminer par un point d’interrogation. Et j’explique d’ailleurs aux gens que je compte passer le plus clair de mon temps, pendant le mois suivant mon arrivée, à poser des questions (ce qui m’aide à tenir ma résolution). Quand je suis devenue directeur pour la première fois, j’ai quitté la posture de « celui qui sait » pour adopter la posture de « celui qui apprend ». Celui qui sait est supposée détenir les réponses, tandis que celui qui apprend convient qu’il ne les a pas – même si il est expérimenté. Montrer un intérêt sincère quant à l’opportunité d’apprendre et de comprendre le fonctionnement de l’entreprise renforcera votre crédibilité et vous rendra plus accessible.
3 – Découvrez les aspirations réelles de chacun
Lorsque j’ai eu à prendre la direction d’une structure socioculturelle, j’avais une secrétaire que tout le monde détestait, y compris le public : « désagréable, peu sociable, aigrie… » Après avoir bavardé avec elle à propos de sa carrière, de ses aspirations et de ce qui la poussait à se lever chaque matin, j’ai très vite compris qu’elle n’avait rien contre personne ; elle était simplement usée par la vie et aspirait à une fonction plus paisible, moins malmenée par les urgences de l’accueil du public. Je n’avais aucun poste à lui proposer à ce moment-là, mais je savais que ses capacités étaient sous-exploitées. Dès que l’occasion s’est présentée, je l’ai mise en relation avec la direction d’une autre structure où elle a pu poursuivre jusqu’à sa retraite, retrouvant le sens de sa mission, la fierté de son travail…et bien sûr son humour et son sourire.
Il y a probablement, dans votre propre entreprise, de nombreuses personnes comme elle. Prenez le temps de vous réunir avec chacun de vos collaborateurs directs pendant une heure au cours de votre première semaine. Demandez leur : que préfèrent-ils faire ? A quoi aspirent-ils dans les deux ou trois ans à venir ? Le poste qu’occupe une personne donnée n’est bien souvent pas celui dans lequel elle peut exploiter au mieux ses compétences ni se motiver pour donner le meilleur d’elle-même. Quelques modifications dans la définition de son poste peuvent transformer un bon musicien en véritable rockstar.
4 – Mettez les mains dans le cambouis
Consacrez du temps à exécuter vous-même les tâches qui incombent à votre équipe. Vous serez ainsi reconnu comme un leader qui montre l’exemple et, par la même occasion, vous pourrez juger par vous-même des défis auxquels les membres de votre équipe sont confrontés au quotidien. Des entreprises de plus en plus nombreuses proposent que leurs nouveaux managers passent une semaine au sein d’une équipe similaire à celle dont il vont être en responsabilité. Ainsi, tous ont été en relation directe avec la réalité et cette expérience est extrêmement stimulante. Comprendre le travail en première ligne vous assure une mise en perspective incomparable lorsque vous êtes amené à prendre des décisions stratégiques d’ampleur et à les communiquer à votre équipe.
5 – Montrez-vous résolu
Une fois le paysage plus familier, exprimez clairement votre vision puis prenez vos dispositions pour commencer à avancer dans ce sens. Vos collaborateurs manifesteront moins de nervosité s’ils ont une vue d’ensemble et un aperçu de la direction dans laquelle vous les emmenez. Mon expérience m’a prouvé que c’est là la chose la plus difficile à faire quand vous venez d’arriver, et aussi celle dont il est le plus difficile de vous remettre si vous ne la faites pas. J’ai remarqué qu’il est pus facile d’obtenir sa légitimité au travers d’une vraie déclaration d’intention, y compris pour des forts changements, plutôt que de tenter « délicatement » d’opérer ces mêmes changements en ménageant oour le monde au point que personne ne comprenne le sens de ce qui est décidé..
Ce n’est jamais facile d’être nommé à la tête d’une équipe, mais si vous prenez le temps d’apprendre et de connaître vos collaborateurs, il y a de fortes chances pour qu’ils vous emboîtent le pas lorsque vous vous affirmerez en tant que leader.