J’ai peur de perdre ce que j’ai acquis…
Tout le monde veut améliorer sa vie. Certains à la marge, d’autres veulent tout revisiter. Dans tous les cas, les peurs sont des freins et parfois la mâchoire des freins est bloquée et vous vous retrouvez dans une longue période d’insatisfaction. Aujourd’hui, je voudrais attirer votre attention sur l’une de ces peurs, l’une des plus puissantes.
La peur de perdre
L’éditeur anglais, Felix Dennis, a écrit dans un de ses livres, qu’il avait été un peu fou au début de sa vie active, lorsqu’il s’était lancé dans l’entrepreneuriat en misant tout ce qu’il avait ! Il n’est pas certain qu’il aurait pu faire la même chose à 30 ans avec peut-être une vie de couple, voire une famille et des biens matériels qu’il aurait accumulés. Il explique comment il avait repéré d’autres entrepreneurs, tellement ancrés dans une vie confortable, qu’ils ne pouvaient rien tenter qui mette leurs acquis en péril.
Et ce constat revient fréquemment : ce que l’on possède nous freine.
Ce que vous possédez, c’est :
- votre argent
- votre style de vie
- votre routine et sa zone de confort
- votre statut social
- votre zone de pouvoir
- vos relations
- vos jouets
- votre confort
Oui, vous voulez entreprendre mais non vous ne voulez pas risquer de perdre la maison, la tranquillité du week-end, le beau quartier avec les voisins propres (en apparence) sur eux et les 10 jours de RTT. Et c’est un problème car les changements importants comme changer de carrière, de lieu de vie ou de style de vie ne se font pas à moitié. Ils demandent une implication complète.
D’autres entrepreneurs arrivent à jouer “all in”. Tony Hsieh (le fondateur de Zappos) après avoir revendu une première entreprise et avoir suffisamment d’argent pour glander sur internet jusqu’à la fin de ses jours (un but louable) a fini malgré lui par tout réinvestir dans ce qui est devenu Zappos (réalise plus d’un milliard de chiffres d’affaire par an, vendu à Amazon pour environ cette même somme).
« Bloqué par ce que j’ai »
Le jeu est toujours le même. Si vous accordez plus de valeur à ce que vous avez qu’à ce que vous pourriez avoir, la partie est terminée. Si vous trouvez plus de plaisir dans la situation actuelle que dans le changement que vous visez : les dés sont jetés.
Et ce blocage, cette espèce de crispation se retrouve dans de nombreuses situations comme par exemple la recherche a tout prix du maintien de conditions ou de privilèges précédemment acquis. Les exemples sont connus et l’on voit parfois des personnes ou des groupes de personnes qui préfèrent voir une organisation disparaitre plutôt que de revoir leur situation.
Mais dans votre vie ce qui est intéressant c’est de regarder ce à quoi vous résistez.
Prêt à perdre pour ne pas regretter
Ce qui est le plus difficile à digérer sont les regrets de ne pas avoir tenté. Est-ce que vous vous en êtes déjà voulu de ne pas avoir abordé cette fille ou ce garçon qui vous plait ? Vous voyez ce que je veux dire. Ce qui vous freinait : la peur de perdre l’image que vous avez de vous. La peur de perdre l’image que les autres ont de vous. Et vous n’avez rien fait (à part imaginer tous les scénarios négatifs).
Ainsi, au lieu d’écouter la fréquence peur, écoutez aussi la fréquence regret. Celle-ci passe de bonnes émissions sur ce que vous regrettez probablement déjà. Utilisez cela pour vous motiver et agir.
différence entre vivre pleinement sa vie et être un idiot profond
Mais attention je ne suis pas en train de dire qu‘il faut tout tenter tout le temps. Il n’est pas rare que le salarié ayant 20 ans d’expérience qui décide de claquer la porte se retrouve avec presque rien et n’arrive pas à s’en sortir. Vivre pleinement n’est pas à confondre avec le fait d’être un idiot profond. Soyez audacieux mais ne soyez pas naïf.
La meilleure manière de bien intégrer un changement et d’en anticiper les conséquences est d’en faire de petites expériences, de faire vos recherches et de vous laisser du temps pour maturer. Regretter de ne pas avoir tenté sa chance est une chose, regretter sa situation passée en est une autre.
Comment savoir si l’on va regretter ou non ses décisions ou son absence de décision ? Je pense qu’il faut être capable de s’écouter et ensuite seulement d’être indulgent avec soi-même. Si vous vous écoutez et que la réponse est clairement « ne change rien », il n’est pas sain d’avoir des regrets. Mais dans l’autre cas, explorez. Vous ne savez jamais ce que vous allez trouver !
Votre désir de changement est-il bloqué par la peur de perdre ce que vous avez ?