Adhérer à la réalité
Brad Blanton écrit dans L’honnêteté radicale (Louise Courteau)) que nous mentons tous comme des arracheurs de dents, que cela nous éreinte, et que, pour lui, c’est là que réside la principale source de stress chez les êtres humains. Il va jusqu’à affirmer que le mensonge tue. Pour la plupart des gens (à l’exception des psychopathes), il est effectivement éprouvant de mentir ; c’est d’ailleurs sur ce principe que sont conçus les détecteurs de mensonges. Quand on simule une partie de soi-même, qu’on ment sur ce que l’on ressent, la tension normalement associée au mensonge est aggravée par le stress du refoulement affectif. Au contraire, si on s’avoue ses sentiments, et si on les montre à son entourage, on a plus de chance de vivre dans la sérénité que procurent l’honnêteté, la décontraction et le soulagement qu’on ressent quand on se donne la permission d’être humain.
Une étude publiée en Allemagne révèle que les personnes tenues de sourire dans le cadre de leur profession (les vendeuses, les hôtesses de l’air par exemple) sont plus sujettes à la dépression, au stress, aux maladies cardio-vasculaires et à l’hypertension. Nous avons presque tous l’obligation d’afficher un sourire de façade, au moins une partie de la journée. La politesse de base exige souvent qu’on réfrène ses réactions affectives – colère, contrariété ou enthousiasme. La solution à ce problème (qu’on soit contraint de faire semblant du matin au soir parce qu’on travaille dans une entreprise de services, ou une partie de la journée seulement comme tous les gens qui ont constamment affaire aux autres) est de trouver ce que Brian Little, conférencier et professeur, appelle un « interlude reconstituant » ; on peut passer ce moment d’élection à se confier à un ami, à tenir son journal intime ou tout simplement rester seul […]. Selon les cas, certains auront besoin de dix minutes pour se remettre de cette perpétuelle duperie affective, tandis que, pour d’autres, il faudra plusieurs heures, l’essentiel étant de laisser complètement tomber le masque, d’être authentique, et de s’autoriser à ressentir toutes les émotions qui se présentent.
Dans quelles circonstances êtes-vous contraint d’afficher un sourire de façade ?
Où et avec qui pourriez-vous vous ménagez des « interludes reconstituant » ?
TENTEZ L’EXPERIENCE…
Phrases à compléter
Sur papier libre, trouvez au moins six fins possibles au début des phrases ci-dessous, le plus vite possible, sans chercher à trop analyser. Ensuite, examinez vos réponses, réfléchissez-y et prenez des engagements par écrit.
- Pour être de 5 % plus sincères par rapport à ce que je ressens…
- Si je suis plus sincère par rapport à ce que je ressens…
- Si j’augmente de 5% la confiance que j’ai donné peur…
- Quand je cache ce que je ressens…
- Pour adhérer à la réalité à raison de 5% en plus…
Et si ces questions vous intéressent aussi pour des rituels professionnels… parlons-en !
Psychologie HS n°44, page 88